Composition et assemblage d’un panneau photovoltaïque

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Chacun sait qu’un panneau photovoltaïque, appelé aussi module, permet de générer de l’électricité grâce à l’énergie solaire. Les installations photovoltaïques fleurissent partout et font désormais partie du paysage, nous en voyons sur les toits, dans les champs, en ombrière…
Ce sont de grands panneaux noirs ou bleus foncés constitués de cellules, et la surface est en verre. En général c’est à peu près tout ce que l’on sait…
Acsolue Energie vous propose dans cet article un descriptif complet de la composition d’un panneau photovoltaïque cristallin. Nous expliquerons également en quoi consiste les diodes by-pass qui se situent dans les boîtes de jonction à l’arrière des panneaux et pourquoi elles constituent un dispositif de protection. Enfin, vous découvrirez  les procédés utilisés pour l’assemblage et le laminage d’un panneau photovoltaïque.

1. Composition d'un panneau solaire photovoltaïque cristallin

✦ Un ensemble de cellules interconnectées

Un panneau photovoltaïque « standard » est constitué d’un assemblage de cellules photovoltaïques reliées entre elles (interconnectées), on parle communément d’un module. Chaque cellule est une très fine plaquette composée de silicium cristallin, le wafer. Le silicium est dit monocristallin s’il s’agit d’un seul cristal de silicium, ou polycristallin s’il est formé de plusieurs cristaux, tout dépend en réalité de sa pureté liée au process de fabrication et de cristallisation.
Le silicium est un semi-conducteur, qui grâce à ses propriétés conductrices, permet l’effet photovoltaïque. Chaque cellule est ainsi capable de convertir une partie de l’énergie du rayonnement solaire en électricité (environ 1/5e de l’énergie solaire est convertie).

Une partie des photons des rayons lumineux cèdent leur énergie aux électrons du silicium cristallin, la composition atomique spécifique du silicium en deux couches dopées négativement et positivement (l’une présente un déficit en électrons et l’autre un excès) permet la mise en circulation des électrons, qui n’est autre que le courant électrique continu. C’est l’effet photovoltaïque ! 
Le courant continu est converti en courant alternatif grâce à un onduleur, sans cet équipement, les modules photovoltaïques ne peuvent produire de l’électricité utilisable sur le réseau. 

Voir article Installation solaire photovoltaïque : l’onduleur. Fonctions, rôles et types

Les cellules sont connectées entre elles en série et réseaux grâce à des éléments de contact métalliques. Les contacts métalliques sur les deux faces de la cellule constituent les collecteurs et conducteurs du flux d’électrons. Les contacts sont déposés en surface par impression d’une pâte métallique selon un procédé de sérigraphie, on parle de métallisation.

     Face avant

   Sur la face éclairée de la cellule, les contacts métalliques forment une grille. En effet, le dépôt d’une pâte d’argent et/ou cuivre par impression a créé des bandes conductrices appelées « doigts » et « busbars« .
  Les doigts correspondent aux bandes conductrices les plus minces, ils prennent contact sur le silicium et collectent le flux électrique généré par la cellule (circulation des électrons), ce sont donc les collecteurs du courant continu.
  A leur perpendiculaire, ces doigts sont connectés à des bandes conductrices plus larges, il s’agit des busbars (ou barres omnibus) où le courant est conduit et distribué de cellule en cellule.  

doigts busbars panneau photovoltaïque

     Face arrière

  Une pâte d’aluminium est déposée par sérigraphie sur toute la face arrière du wafer, la métallisation forme ainsi une fine plaque conductrice. S’il s’agit de panneaux Topcon, ce sont des contacts en pâte d’argent qui permettent la conduction. 

Le flux électrique généré circule donc entre les diverses cellules par les conducteurs métalliques

Les cellules sont interconnectées en série grâce à des languettes de connexion soudées qui permettent de connecter les busbars à la plaque conductrice en face arrière.  Chaque série de cellules constitue une chaîne, tous ces sous-réseaux sont ensuite reliés pour permettre la conduction du courant au boitier de jonction placé en face arrière du module.
Le module est ainsi constitué de chaînes de cellules et le boitier de jonction permet le raccordement du module à l’ensemble de l’installation.

doigts busbars

La technologie des modules les plus conventionnels implique généralement l’utilisation de 5 à 9 busbars (5 BB/9 BB), toutefois pour atteindre des performances accrues la technologie multi-busbar (MBB) a connu un fort développement et est de plus en plus utilisée. Certains fabricants ont opté pour des conceptions avec 12, ou 16 busbars (12 BB/ 16 BB).

➠ Sur la photo présentée, la cellule comporte 12 busbars.

Pourquoi le multi-busbar ? En augmentant le nombre de busbars, les pertes liées à la résistance et l’échauffement sont réduites, en effet cela limite l’effet joule, autrement dit la conversion d’une partie de l’énergie électrique en énergie thermique. La longueur des doigts collecteurs est réduite en raison d’une distance moindre entre les busbars, les doigts très fins offrent donc moins de résistance au flux d’énergie électrique. Dans le même temps, les busbars étant multipliés, ils sont également affinés.
Les busbars conventionnels sont généralement des rubans plats en pâte d’argent, toutefois certains fabricants ont opté pour l’utilisation de fils ronds, ces derniers permettent un gain en surface de silicium éclairée et de réduire l’impact d’ombre.
Les technologies se diversifient et ne cessent d’évoluer, d’autres tendances révèlent la volonté d’éviter l’utilisation des busbars ou toute métallisation en face avant (technologie « back contact »).
L’ensemble des cellules forme ainsi un module photovoltaïque.  Le nombre de cellules varie selon les types de modules et les fabricants. Certains modules sont composés de demi-cellules, cette technologie permet notamment de réduire la distance parcourue par le flux électrique et donc de réduire les pertes résistives. Ces modules sont alors constitués de deux grands ensembles de cellules bien distincts (comme s’il s’agissait en réalité de deux demi-modules associés).

voir article complet dédié Les panneaux solaires photovoltaïques demi-cellules
Voir article : Processus de fabrication d’un panneau photovoltaïque et des cellules de silicium cristallin

✦ Un ensemble de strates

Une cellule de silicium cristallin est fragile et sensible à l’environnement. Un module photovoltaïque est tel un millefeuille, il est composé de diverses strates de matériaux superposées qui permettent de protéger l’ensemble des cellules, de garantir leurs performances ainsi que leur longévité.
Les cellules de silicium cristallin et leurs connectiques sont prises en sandwich entre deux films de polymères thermoplastiques, appelés EVA, qui protègent les cellules. Pour conférer robustesse et protection, les cellules et films EVA sont disposés entre une plaque de verre trempé en face avant et une feuille de Tedlar (membrane isolante en polymère) en face arrière. Un cadre en aluminium enserre les diverses strates, la ou les boîte(s) de jonction et câbles en face arrière permettent le raccordement électrique. 
Un module solaire cristallin est ainsi composé de *:             

– verre (70 à 75 %)
– aluminium (10 à 12 %)
– polymères (plastiques) (8 à 10%)
– silicium cristallin (4 à 5 %)
– cuivre, cuivre étamé
– argent

* les matériaux sont classés selon le pourcentage de la masse totale (ordre décroissant). Valeurs moyennes.

Il s’agit de compositions moyennes, ces données sont à prendre avec précaution, il est très difficile d’estimer de manière précise les divers pourcentages puisque tout dépend du module, de son fabricant, de son type, de ses technologies… sans oublier que les technologies ne cessent d’évoluer.
Un module photovoltaïque cristallin « standard » pèse environ 19 kg.

✦ Descriptif complet de chaque élément d'un module photovoltaïque

composition panneau photovoltaïque

① Le cadre en aluminium
♦ L’ensemble de la structure est intégré à un cadre en aluminium pour solidifier les diverses strates. Ce cadre confère maintien, rigidité et une bonne résistance mécanique. Il facilite également la manipulation et l’installation. Le cadre est fixé à l’ensemble par des joints de type Silicone.

Le verre trempé
♦  Le verre trempé solaire en face avant, d’une épaisseur de 3 à 5 mm, est prévu pour résister aux agressions extérieures, aux aléas climatiques (grêle, vent, air salin…) ou aux éventuels chocs. La structure est ainsi protégée des chocs, des UV, de l’humidité et des particules ou éléments qui se déposent à la surface. Il assure à la fois robustesse, solidité et rigidité. Ce verre est de qualité solaire photovoltaïque, il a une faible teneur en fer pour une grande transparence et une grande pénétration des rayons lumineux. Le verre doit être ultra résistant, et être à la fois conçu pour atteindre une transmission lumineuse et transmission énergétique très élevées. Il est également pourvu d’une couche antireflet pour permettre de réduire la réflexion de la lumière « en piégeant » les rayons lumineux. Ce verre trempé, tel un bouclier, doit ainsi bénéficier de propriétés très spécifiques pour garantir au module une efficacité et un rendement optimaux.

Note : Même si les ondées et l’inclinaison permettent de nettoyer facilement la surface, au fil du temps cette paroi protectrice en verre subit malgré tout un encrassement. Poussières, dépôts divers, pollutions, mousses, les facteurs qui peuvent altérer la transparence du verre sont nombreux et variables selon l’environnement. Pour continuer à bénéficier d’un rendement maximal, il est important de veiller à son entretien lorsque cela s’avère nécessaire (eau claire sans aucun détergent ou quelconque produit).  

③④⑤ L’encapsulant EVA et les cellules photovoltaïques
♦ De très grande fragilité par leur faible épaisseur et d’une grande sensibilité à l’environnement, les cellules de silicium cristallin doivent être encapsulées entre deux films d’EVA qui assurent une enveloppe protectrice. L’EVA (Ethylène-Acétate de Vinyle) est une résine de polymères thermoplastiques chimique très adhésive. Cette résine est transparente, elle garantit une bonne transmission des rayons lumineux tout en offrant une bonne résistance aux ondes UV.  Une fois chauffée et liquéfiée, l’enveloppe d’EVA enrobe totalement les cellules photovoltaïques, elles sont ainsi encapsulées, isolées et prises en sandwich. Cet encapsulement hermétique empêche l’air, l’humidité et l’oxydation d’altérer les cellules et l’effet photovoltaïque.  Il garantit l’étanchéité, ainsi qu’une résistance durable aux radiations solaires. La résistivité de l’EVA en fait par ailleurs un excellent isolant électrique (propriété importante puisque les cellules ont leurs contacts métalliques conducteurs en surface). Cette protection EVA optimise la production d’énergie, assure un rendement et des performances énergétiques stables. La durée de vie et les performances d’un module solaire dépendent par conséquent, grandement, de la qualité de l’encapsulant EVA.

La feuille de fond en polymère (Tedlar)
♦ En face arrière, une feuille de fond rigide (Backsheet en anglais) maintient l’étanchéité et l’isolation, elle permet de protéger le module des agressions extérieures.  Il s’agit généralement d’un film en trois couches TPT, plus communément appelé Tedlar (composé de polymère de fluorure de vinyle sous brevet, associé à du polyester). Cette membrane composite isolante en polymère est reconnue pour ses excellentes propriétés antivieillissement, sa grande résistance mécanique, chimique et thermique.
♦ La feuille de fond constitue le dernier composant protecteur en face arrière du module, tel un dernier rempart contre les aléas environnementaux et climatiques. C’est donc un élément clé puisqu’il évite durablement les altérations et contribue ainsi à l’amélioration de la longévité de module solaire photovoltaïque.
♦ La qualité de la feuille de fond est cruciale, les propriétés doivent garantir une excellente protection contre le rayonnement ultraviolet, la corrosion, l’humidité et la vapeur (étanchéité et imperméabilité), les amplitudes de température (robustesse et ductilité), la poussière, le sable, le vent et l’air (salinité, pollution)…   

Grâce à ses nombreuses propriétés, la feuille de fond, tout comme le verre, agit en bouclier contre tous les facteurs de dégradation du système, sa qualité détermine sa stabilité dans le temps.

♦ La feuille de fond est traditionnellement de couleur blanche pour augmenter la réflexion de la lumière du soleil et la transmission de l’énergie solaire. Les modules dits full-black (entièrement noirs) sont constitués d’une feuille de fond dont la face exposée est noire, ainsi grâce à la transparence de l’EVA, le module apparait presqu’uniformément noir. Pour encore favoriser l’esthétisme, le cadre en aluminium est également noir.
♦ Certains modules ont en face arrière un Tedlar transparent ou sont bi- verre, un deuxième verre solaire remplace alors le Tedlar.  Ces modules sont donc partiellement transparents, ils permettent ainsi la perméabilité du spectre lumineux (adaptés pour les ombrières, pergolas, serres…). Les modules bi-verre offrent une meilleure résistance aux différentes agressions extérieures et sont plus rigides ce qui leur confère une meilleure résistance mécanique et une très grande robustesse.  Par contre ils sont aussi plus lourds et leur coût est plus élevé. La technologie bi-verre est souvent couplée aux cellules « bifaciales »

♦ Grâce à la conception spécifique des cellules, les deux faces des modules photovoltaïques bifaciaux permettent de capter et convertir l’énergie des rayons lumineux. La face avant capte la lumière directe du soleil tandis que la face arrière a la particularité de capter les rayons lumineux reflétés par l’environnement (sol, rangée de modules…). Leur utilisation dépend donc de l’effet d’albedo (proportion du rayonnement solaire réfléchi par l’environnement) qui varie selon la végétation, le type de sol, la position du soleil, les nuages, et la hauteur des modules… Ils sont donc généralement installés au sol. Cette technologie exige bien entendu une conception transparente en face arrière (généralement en verre pour la robustesse et durabilité). L’absorption en face arrière des rayons lumineux réfléchis permet un gain en énergie convertie mais il varie en fonction de l’albedo. Leur coût est plus élevé.

La boîte de jonction
♦ Le module est équipé en face arrière d’une boîte de jonction (ou boîte de raccordement/connexion), ce boitier joue un rôle important puisqu’il permet le raccordement électrique du module au reste de l’installation et assure une étanchéité parfaite. 
♦ La boîte de jonction relie les diverses chaînes de cellules (ensemble de cellules connectées entre elles) et leurs connections électriques aux câbles externes. Le boitier présente donc une borne ➕ et une borne ➖, il comporte également des diodes by-pass qui sont des dispositifs de protection et d’optimisation de la circulation du courant entre les chaines de cellules.

La qualité

La qualité des matériaux a été évoquée à nombreuses reprises, elle influe sur les performances et la durabilité d’un module. Un module a normalement une durée de vie comprise en 30 et 40 ans. Après 25 ans, un module de qualité doit pouvoir fournir au moins 80 % de sa puissance initiale.

voir article Fonctionnement d’un panneau solaire photovoltaïque. Notions générales

Les panneaux photovoltaïques contiennent-ils des terres rares ?

Les modules de silicium cristallin constituent actuellement la technologie très majoritairement utilisée pour les installations photovoltaïques, elle représente environ 95% du marché.
Une polémique concerne toutefois l’utilisation de terres rares, métaux dont l’extraction, l’exploitation minière et le raffinage sont très polluants et donc controversés. En réalité ces métaux ne sont pas si rares, certains sont même assez répandus dans la croûte terrestre. Ces métaux sont néanmoins disséminés en faible quantité, s’ils sont présents partout sur Terre, c’est leur concentration qui est problématique. ‍Il s’agit de matières premières stratégiques pour la fabrication des équipements de haute technologie. A l’heure actuelle, leur substitution par d’autres matériaux est impossible même si des recherches sont menées pour en diminuer les quantités nécessaires.
Contrairement aux idées reçues, les modules de silicium cristallin sont totalement exempts de ces métaux. Rassurez-vous, ce sont bien ces modules qui sont usuellement utilisés pour vos logements et bâtiments !
Comme expliqué précédemment, une cellule photovoltaïque standard est composée de silicium sous forme cristalline, c’est le matériau semi-conducteur le plus couramment utilisé pour les cellules photovoltaïques. Le silicium est le deuxième élément chimique le plus abondant sur Terre après l’oxygène (il représente 27,7 % de la croute terrestre). Il existe sous forme de composés, on ne le trouve pas à l’état libre. Il est notamment extrait de la silice contenue dans le quartz ou le sable.
Le matériau le plus « critique » et rare est l’argent utilisé pour les contacts métalliques, mais il ne s’agit d’une « terre rare ».
Les technologies photovoltaïques en « couches minces » ont recours à des petite quantités de métaux potentiellement critiques tels que le tellure, le cadmium, l’indium et le gallium, il ne s’agit toutefois pas non plus de terres rares, et leur utilisation reste minime.
 Le producteur que vous êtes si vous optez pour une installation photovoltaïque sur votre bâtiment ne peut donc être accusé d’utiliser des terres rares. Par contre, les terres rares étant utilisées pour la haute technologie, en tant que consommateur, vous les retrouvez dans vos smartphones, tablettes, ordinateurs, écrans TV, voitures…

Les panneaux photovoltaïques PERC et TOPCon

La grande majorité des panneaux photovoltaïques actuels bénéficient de la technologie PERC (Passivated Emitter Rear Cell) qui consiste à ajouter une couche de passivation diélectrique à l’arrière de la cellule de silicium cristallin (généralement une cellule de Type P). La couche de passivation permet d’augmenter les performances du panneau. Leur rendement est en moyenne de 20%.
Les panneaux photovoltaïques de silicium cristallin de toute dernière génération ont une couche de passivation dite TOPCon (pour Tunnel Oxide Passivated Contact). Les cellules sont alors de Type N, leurs performances sont encore accrues même par faible luminosité ou forte chaleur. Elles ont en outre une plus grande durabilité. Le taux de rendement dépasse généralement 21%. La technologie TOPCon est, semble-t-il, en passe de devenir la norme dans les deux prochaines années à venir et devrait assez rapidement détrôner la technologie PERC. La technologie à hétérojonction est également proposée par certains fabricants, elle ne s’appuie toutefois pas seulement sur du silicium cristallin, elle nécessite également l’emploi de silicium amorphe. 
            ➥ voir article dédié Panneaux solaires TOPCon, innovations technologiques et avancées post PERC 

2. Les diodes by-pass, dispositifs de protection des panneaux solaires photovoltaïques

 Une boîte de jonction est équipée de diodes by-pass (ou diode de dérivation), ce dispositif de protection spécifique permet d’éviter les risques de surchauffe. Chaque module est composé de plusieurs chaînes de cellules branchées en série (string), les chaines sont associées à autant de diodes by-pass, chaque sous-réseau de cellules est ainsi protégé.
Au sein d’une même chaîne si la production d’énergie électrique au niveau d’une cellule est altérée en raison d’une défaillance, d’un encrassement ou d’un ombrage non uniforme sur l’ensemble de la chaîne, alors la production de cet ensemble des cellules montées en série est impactée.

✦ L'effet Hot Spot

Si une cellule est défaillante ou ombragée, le courant qu’elle génère est limité et moindre. Il y a diminution de la puissance (P) fournie, l’intensité se trouve alors aussi diminuée (P=U×I, U correspond à la tension et I à l’intensité). Cette cellule agit comme un obstacle à la circulation du courant, la tension à ses bornes augmente et s’inverse (inversion de polarité). Soumise à une tension inverse à la tension des autres cellules en série, la cellule défaillante en production se comporte comme un récepteur et non plus comme un générateur. Au lieu de produire de l’énergie, elle absorbe et dissipe l’énergie des autres cellules sous forme de chaleur par effet joule. Un phénomène de surchauffe se produit, on parle de l’effet Hot spot (effet point chaud). Lorsque la tension inverse subie devient trop élevée, le phénomène Hot Spot peut entraîner des dégradations irréversibles, voire la destruction de la cellule (et du module).

💡 Rappel
Dans un branchement en série, les tensions (U) s’additionnent, tandis que l’intensité (I) la plus faible prime sur toutes les autres et est identique en tous points du circuit. 

L’homogénéités de la production électrique est donc un facteur essentiel au sein des chaines de cellules, les cellules doivent par conséquent avoir des performances équivalentes. S’il y a une irradiation moindre (cellule partiellement ou totalement occultée) ou défectuosité, une cellule devient déficiente en production par rapport aux autres cellules d’une même chaîne. Toute diminution de production isolée affecte les autres cellules connectées en série, et engendre par conséquent une diminution globale notable de la production. Outre les performances altérées, les risques de dégradation sont réels. 

✦ La solution pour contrer l’effet Hot Spot :

Afin de protéger les modules contre le phénomène hot spot, et les éventuelles dégradations, les boîtes de jonction sont dotées de diodes by-pass (connectées entre elles en parallèle des chaines de cellules). Lorsqu’une ou plusieurs cellules d’une même chaîne sont défectueuses, la diode by-pass permet de détourner le courant provenant des autres cellules, ce dispositif empêche l’apparition d’une tension inverse. Le courant circule dans la diode, la chaîne de cellules associée à la diode est ainsi isolée du circuit électrique. Le reste des cellules fournit sa pleine puissance sans qu’il y ait le phénomène hot-spot puisque le courant ne traverse plus la ou les cellules défectueuses.  Lorsque le courant circule dans la diode en isolant une chaîne de cellules du circuit électrique, la diode by-pass devient passante.
Le nombre de diodes by-pass varie selon le module, son nombre de chaînes, son architecture, sa puissance crête et du fabricant.

✦ Dans les faits quel est l'intérêt des diodes ? Explications en images :

schéma diodes by pass photovoltaïque

💡  Simulation et explications :
Prenons l’exemple d’un module photovoltaïque composé de 3 chaînes de 20 cellules connectées en série. Chaque chaîne de cellules est associée à une diode by-pass. Il y a donc 3 diodes, ici représentées en bleu.
   Figure 1 : le module ne subit aucun ombrage, le courant circule d’une chaîne à l’autre (de gauche à droite).
   
Figure 2 :  une cellule de la 2ème chaîne est occultée, la 2ème diode by-pass offre un parcours alternatif au courant (représenté en vert).

La chaîne de cellules défaillante est contournée, ses 20 cellules ne produisent plus d’électricité. Le sous-réseau est court-circuité.
Grâce à la diode le courant passe directement de la chaîne 1 à la chaîne 3. Le courant continue ainsi de circuler dans les autres chaînes qui ne sont pas impactées par l’ombrage, la production d’énergie reste optimale dans les deux chaînes en fonctionnement.
Grâce à ce dispositif de diode de protection, seul 1/3 du module est impacté par la défaillance de la cellule.
Le risque d’effet hot-spot est limité.

3. Assemblage d'un panneau solaire photovoltaïque, le laminage

Un module est donc un assemblage de diverses strates de matériaux. L’assemblage est en réalité un process bien spécifique qui sera déterminant pour les performances du module.
 Avant tout assemblage d’un module, un contrôle minutieux est effectué, cette vérification permet de détecter les éventuelles anomalies ou défectuosités des cellules.
La mise en module consiste à laminer et unir l’ensemble des couches de matériaux qui le composent et à encapsuler les cellules de silicium (= encapsulation). Comme expliqué précédemment, cet assemblage a pour objectif de protéger au mieux les cellules de l’environnement extérieur et des aléas climatiques. La qualité de chaque élément protecteur est cruciale pour garantir longévité, performances et rendements optimaux dans le temps. La mise en module permet également une mise en œuvre et une manipulation plus aisée.
Le processus de laminage à chaud des cellules permet l’assemblage des diverses couches, il confère une cohésion à l’ensemble grâce à l’encapsulant EVA qui va adhérer à chaque élément. Ce composant permet d’associer les réseaux de cellules au verre trempé en face avant, et à la feuille de fond en face arrière. L’EVA assure une force de liaison.
L’ensemble des couches empilées en sandwich est placé dans la chambre basse d’un laminateur pendant une vingtaine de minutes, il subit un traitement thermique et est maintenu sous vide.

▣ Le laminateur est également constitué d’une chambre haute, une membrane souple agissant comme un diaphragme la sépare de la chambre basse.
▣ La chambre haute est mise à pression atmosphérique, la membrane exerce alors une pression sur les couches empilées et en épouse finalement la forme, l’air est pompé et expulsé tandis que les diverses couches restent pressées entre elles.
▣ Sous l’effet d’une montée en température (100°C, puis environ 150°C), les films d’EVA fondent et sont liquéfiés. Ces matériaux encapsulants remplissent alors tous les interstices et enrobent les cellules (encapsulation), ils se lient de manière irréversible et adhèrent uniformément aux diverses couches (on parle de polymérisation ou de réticulation).

laminateur photovoltaïque

Les cellules sont désormais isolées, scellées et protégées. Toutes les couches deviennent solidaires, comme soudées les unes aux autres pour former un seul corps compact. On parle du laminé photovoltaïque, c’est désormais un module.
Le laminage, qui consiste à l’assemblage des divers composants, constitue par conséquent un processus fondamental et essentiel. Il est déterminant pour garantir les qualités de performances et la longévité du module.
Un délaminage des couches peut se produire dans le temps, cela peut être dû à un process de laminage moins performant, à un EVA de moindre qualité ou une défectuosité. Comme pour tout produit fabriqué, rien ne permet d’être à l’abris d’une malfaçon ou d’une défectuosité fortuite. Un défaut accidentel de fabrication ou de matériau est généralement constaté durant les premières années de fonctionnement, le laminage et les composants du module laminé sont prévus pour apporter protection et longévité, le moindre défaut altère cette protection, les conséquences notables visuellement ou en termes de production apparaissent rapidement.

Les modules composés de silicium cristallin représentent 95 % des parts du marché dans le domaine du photovoltaïque néanmoins il existe d’autres technologies plus ou moins émergentes, elles sont néanmoins destinées à des applications spécifiques en raison de leur coût et/ou de leurs performances moindres.

voir article dédié : Le solaire photovoltaïque : perspectives d’améliorations, innovations et technologies d’avenir

logo acsolue énergie solaire photovoltaïqueLes modules cristallins sont globalement tous constitués des mêmes éléments, certaines technologies employées peuvent néanmoins les différencier.  Quels que soient les matériaux et les technologies utilisés, pour une longévité et des performances optimales, il n’y a qu’un seul mot d’ordre : la QUALITÉ !
Un module photovoltaïque n’est pas à l’ombre d’une perte de puissance, gardez-vous du côté sombre du solaire et faîtes les bons choix ! 😉 Une installation photovoltaïque représente un investissement conséquent cependant les modules sont censés conserver des performances et une capacité de production élevées au fil du temps. La qualité des matériaux et les technologies employées doivent permettre de conférer une très grande longévité. Le choix du module est donc déterminant. Acsolue Energie est à vos côtés pour vous informer sur les technologies, caractéristiques et performances.

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